Sur quoi compter

Prostré dans la pénombre, les tripes au ventre

Personne n'est aux commandes, le crash arrive

Les épreuves et les peines ont rongé mon ombre

Quand le séisme s'est déclaré j'étais à l'épicentre

 

Le corps a coulé au fond, tandis qu'l'esprit est à la dérive

Réveillé et insomniaque à s'en faire sécher la rétine

Encore vivante seulement grâce aux larmes de mes cornées

Mais la tête déjà à moitié sous les armes et la guillotine

Très longtemps que mon futur est foutu et borné

Orné de cicatrices, les deux pieds dans la matrice

Voilà c'qui arrive quand on veut combler le vide avec du vent

L'obscurité c'est devenu la norme, en éternelle éclipse

J'me suis fait vomir à repousser cette noirceur en buvant

Les seules paroles que j'entend sont les échos de mes rêves d'avant

Y'a longtemps qu'mon âme n'est plus colorée comme les rues d'Paname

Maintenant, elle doit plus ressembler à Pompéi, sans les touristes

J'me suis noyé dans mon vague-à-l'âme, me suis coupé avec ma lame

Mes traits brouillés et grossis comme le dessin d'un mauvais caricaturiste

Et mon esprit attristé et entamé attend la fin sans se souvenir d'un début

Il m'faudrait un océan pour diluer tout les déchets que j'ai bu

 

Comment avancer quand on n'sait plus sur quoi compter ?

Lorsque l'on est vide et sans volonté ?

Pour m'en sortir j'sais même plus quoi raconter

 

Comment avancer quand on n'sait plus sur quoi compter ?

Lorsque l'on est vide et sans volonté ?

Pour m'en sortir j'sais même plus quoi raconter

 

Assis, à attendre que ce lieu devienne ma sépulture

Mes muscles ne ressentent même plus mes courbatures

Bloqué dans le rond point, à tourner en rond jusqu'à gerber

A attendre vainement que le noir se soit résorbé

Souhaitant m'enfoncer dans les entrailles de la Terre

Mon esprit meurtri et constellé de cratères

S'ivre et n'espère plus qu'une délivrance de cette sombre ère

Après tout, la vie comme le malheur n'est que temporaire

Il m'faudrait juste pour m'casser d'ici un bon itinéraire

En attendant, j'erre, sans frères, l'air pas téméraire, au contraire

C'est déjà ça, d'ne plus vouloir finir sous le voile funéraire

Esprit grégaire, existence précaire, qui n'a guère d'arbitraire

Facile à distraire, à faire mordre la poussière, mine patibulaire

Ptit gars cherchant à trouver sa place sur le planisphère

Dur de se reconstruire, dubitatif devant l'espoir naissant

Si j'veux réaliser mes rêves de vie ce s'ra ni en dormant ni en mourant

 

Comment avancer quand on n'sait plus sur quoi compter ?

Lorsque l'on est vide et sans volonté ?

Pour m'en sortir j'sais même plus quoi raconter

 

Comment avancer quand on n'sait plus sur quoi compter ?

Lorsque l'on est vide et sans volonté ?

Pour m'en sortir j'sais même plus quoi raconter

 

Remise en marche, j'me relève, me met debout

Du long tunnel que j'ai parcouru j'en vois le bout

J'revois net après tant de temps à observer flou

Dans la planche j'ai arrêté d'enfoncer le clou

Les malheurs, c'est les instit's de la vie

Et pour une fois, j'ai écouté leurs cours et c'qu'ils avaient à dire

Jusque là toujours absent, j'me suis forgé un avis

C'est pas la soupe mais les échecs qui m'ont fait grandir